STEPHANE MORIOU: LA CONFERENCE A UNE NOUVELLE FONCTION : FORMER !

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Par Stéphane Moriou, auteur et conférencier • Thèmes : l’art du feedback, la révolution des autorités

Même si le marché de la conférence tend actuellement à se professionnaliser et se développer, il n’est pas nouveau pour des entreprises de faire appel à des conférenciers. Pourtant, il existe un nouveau segment de conférences qui révolutionne le métier.

Mon recul sur le métier de conférencier démarre au milieu des années 90. En 1996 sort « Les 10 outils clés du management » (Les presses du management). C’est un ouvrage collectif dans lequel j’écris un chapitre sur l’empowerment. Si le concept est aujourd’hui largement répandu, à l’époque, je suis l’un des tous premiers (en réalité, je suis le second) à publier sur le sujet. Cela me vaut d’être invité à donner mes premières conférences. J’ai 24 ans.

Le rôle premier des conférences

A l’époque, je côtoie les plus grands orateurs français : Hervé Sérieyx, Philippe Bloch, Jacques Chaize, pour ne citer qu’eux. Ils me subjuguent et sont pour moi une source d’inspiration sans limite. Je les croise lors d’événements organisés par des sociétés comme Euroforum (avec qui nous monterons la première journée de conférences dédiées à l’empowerment) ou EFE. Pendant les 20 années qui suivront, les conférences garderont les deux mêmes principales fonctions : informer et motiver.

La nouvelle fonction, former

Mais depuis la crise du covid, nous voyons naître une nouvelle fonction à la conférence : former. Cela pourrait paraitre contre-intuitif tant il faut du temps pour développer de nouvelles compétences. Et c’est pour cela qu’afin d’atteindre son nouvel objectif, la conférence se double désormais d’ateliers. Sur une demi-journée voire une journée, plusieurs dizaines à plusieurs centaines de participants vont pouvoir non seulement être sensibilisés, mais aussi collectivement pratiquer.

Le cas d’usage : ma conférence feedback

Un bon quart de mes conférences-signature sur « L’art du feedback » suit désormais ce format. Quel est le principe ? C’est très simple. Après avoir donné ma conférence face à l’assemblée, j’organise des ateliers de mise en pratique : donner du feedback positif, préparer un feedback correctif, définir des routines de feedback… Avec mon équipe, nous avons développé des pédagogies qui peuvent être administrées simultanément à plusieurs centaines de participants avec… un seul consultant.

Les bénéfices de cette nouvelle approche

Et l’intérêt dans tout cela ? Le premier avantage me parait être au niveau de la rétention. Il s’agit à chaque fois de véritables événements mémorables qui permettent d’embarquer en même temps un panel large de salariés. Le deuxième avantage est au niveau de

l’investissement. Une formation traditionnelle coûte classiquement 150 à 300 euros par participant. Avec ce format conférence + ateliers, l’investissement moyen se situe entre 50 et 100 euros par participant. A l’heure où les entreprises cherchent à faire des économies, ce peut être un argument de choix.

Concurrence ou complément ?

Je ne serai pas de ceux qui prétendront que ce nouveau format viendra détrôner les formations traditionnelles. J’observe juste que la demande pour ce format conférence + ateliers est croissant dans mon activité et chez plusieurs de mes confrères. La formule commence à rentrer dans les catalogues de formation de nos clients. Cette nouvelle offre n’est pas une concurrence, mais un complément, particulièrement adapté pour les organisations qui ont envie de faire évoluer leur culture d’entreprise.

Evolution ou révolution du métier de conférencier ? L’avenir nous le dira. Ce qui est certain, c’est que ce nouveau format nécessite pour le conférencier de se… former.

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